Paris, balade architecturale dans le 6e arrondissement.

 

Cette balade ne s’attarde pas à détailler la singularité des lieux autour du village Saint-Germain des Prés et de ses faubourgs du Pré aux Clercs de Saint-Sulpice ou de l’Odéon, mais plutôt à relever quelques bâtiments remarquables par leurs partis architecturaux et leurs inscriptions dans le paysage urbain.

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En partant des jardins de l’Observatoire et se dirigeant vers le jardin du Luxembourg,

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Le long des Jardins et à l’angle avec la rue Michelet, l’Institut d’Art et d’Archéologie (P.Bigot Arch.1926-1932). Ce bâtiment dont la conception structurelle est très conventionnelle par rapport à la production architecturale des années 30 développe un fort aspect « décoratif » par la variété des calepinages en briques rouges ou se juxtaposent les références romaines et orientales totalement à contre-courant du Mouvement Moderne.

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A l’angle du 6 rue Michelet et du 63 rue d’Assas: les laboratoires de recherche de la faculté de Pharmacie (C.Clouzeau et P.Sirvin Arch.1965-1967). Cette extension de laboratoires affiche clairement son inspiration brutaliste et met en évidence sa structure béton, larges ensembles vitrés et remplissage en briques claires.

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Face aux laboratoires de la fac et au carrefour des rues Michelet-Assas-Joseph Bara, un collage composite de volumétries et de traitements de façades.

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102 rue d’Assas, immeuble d’habitations (E.Malot Arch.1932) une reprise des idées de Roux-Spitz d’un luxe sans ostentation jouant sur la qualité des détails en effaçant toute aspérité dans le traitement de la façade.

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L’entrée vers le Musée Zadkine contigu permet de découvrir la façade arrière à redents .

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96 rue d’Assas: la Faculté de Droit (F.Carpentier et A.Lenormand Arch.1957-1963).       Sur cette parcelle traversante qui rejoint la rue N-D des Champs, sont implantés trois bâtiments distincts dont un amphithéâtre de 1700 places. Structure béton jusqu’au deuxième étage puis ossature métallique permettant de grandes portées sans poteaux intermédiaires. La grille de façade en acier inox habille la structure métallique porteuse.  Un ensemble d’escaliers de secours a récemment été ajouté lors de la remise aux normes du bâtiment.

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A l’arrière de la Fac et coté rue Notre Dame des Champs ( n°115): immeuble d’habitations avec loggias et redents qui accueille en cœur d’îlot la faculté libre de Droit..

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Plus loin dans la rue Notre Dame des Champs, la façade arrière du 143 bd du Montparnasse ( L-J.Madeline Arch.1939).

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La rue N-D des Champs croise la rue Vavin, au n°26, l’immeuble d’habitations à gradins au revêtement de façade en carrelage type « métro » blanc inspiré de la Sécession viennoise (H.Sauvage et Ch.Sarazin Arch.1911-1912). Esprit hygiéniste et recherche maximale de l’ensoleillement des logements et de la rue. En 1913, H.Sauvage développera à plus grande échelle ce principe des gradins lors de la construction des habitations et piscine municipale de la rue des Amiraux dans le 18è.

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Rue Guynemer, séquence « résidentiel de luxe » (F.Carpentier Arch.1964) par l’architecte de la Faculté de Droit, même maillage mais ici en pierre marbrière pour cet immeuble  face au jardin du Luxembourg.

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14 rue Guynemer: immeuble d’habitations (M.Roux-Spitz Arch.1927). Cet immeuble sans radicalité particulière comme les réalisations de Le Corbusier, propose une alternative à l’immeuble post-haussmannien. Il sera développé avec son bow-window dans quatre autres bâtiments en déclinant la même esthétique pour le 89 quai d’Orsay,            le 11 bd Montparnasse et le 45 bd d’Inkermann à Neuilly.                                              Dans cet immeuble destiné à M Roux-Spitz et à quelques amis, l’aménagement intérieur reste très conventionnel et n’apporte pas de recherche novatrice. Cette image du bow-window à 3 pans devenue d’une certaine façon la signature de Roux-Spitz n’a pas cessé depuis d’être utilisée .

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6-10 rue Guynemer, un autre immeuble résidentiel de luxe avec école privée ( J.Le Couteur Arch.1975-1975), un ensemble de duplex avec balcons face au jardin du Luxembourg, la partie arrière du terrain rue Madame regroupe l’ensemble de l’école privée Bossuet.

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La traversée du jardin du Luxembourg fait partie de ces petits bonheurs dont on ne se lasse jamais (préférez le matin à l’ouverture)…

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…et s’arrêter le long de la fontaine construite par Marie de Médicis vers 1630 à la façon des grottes de jardins Italiens. La niche centrale représente  » Polyphème surprenant Acis et Galathée »…

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La sortie du jardin vers la rue Médicis fait face à l’austère façade de l’Odéon-théâtre de l’Europe et ses formes cubiques (M-J Peyre Arch. et de Wailly décorateur 1779-1782). Sous les arcades étaient autrefois implantés des commerces dont celui de Flammarion et des cafés liés à la salle de spectacle.

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Après avoir longé la rue de Tournon et remonté le boulevard Saint-Germain, au 39-45 rue des Saints-Pères, l’École de Médecine ( P.Andrieu, L.Madeline, J.Walter Arch.1937-1953). L’échelle de ce bâtiment et son traitement lisse et monotone en pierre de Bourgogne ont constitué longtemps une des ruptures les plus criantes dans le tissu de ce quartier riche d’hôtels particuliers du XVIIè. Si les terrasses des étages supérieurs ne sont pas visibles de la rue elles sont facilement repérables de loin dans le ciel parisien.

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Le débouché de la rue des Saints-Pères se fait face à la Seine.

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A l’ angle de la rue des Saints-Pères et du n°1 quai Voltaire: l’hôtel de Tessé (1765), un emplacement exceptionnel face à la grande galerie du Louvre.

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Angle rue des Saints-Pères et quai Malaquais. Pour ces deux immeubles les surélévations datant de 1910 et de 1930 ont permis à ces deux immeubles et leurs pseudos ateliers d’artistes de développer de larges vues sur la Seine et la rive droite.

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11-13 quai Malaquais, les salles d’expositions de l’École Nationale Supérieure de Beaux-Arts (F.Duban Arch.1858), décor classique sur une structure en fer.

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14 rue Bonaparte: l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts s’étend sur deux hectares et compte de multiples bâtiments d’époques différentes.Sur la cour d’Honneur la façade principale du Palais des Études (F.Duban Arch.1840).

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Le Palais des Études d’influence Renaissance Italienne fut construit à l’origine pour présenter les collections du grand musée des Antiques et sa collection des moulages importés d’Italie, il fut déménagé entre 1968-1970. La cour intérieure était à l’origine à ciel ouvert. Elle fut ensuite couverte par une structure métallique, dont les colonnes creuses servent à l’écoulement des eaux, pour permettre une plus importante installation de moulages. Au sol carrelage en décor polychrome (1891-1903).

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La cour du Mûrier est l’ancien espace claustral du couvent des Petits-Augustins, sur lequel l’École a été implantée, elle doit son nom à un mûrier de Chine.

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L’hôtel de Chimay (15 quai Malaquais) et sa façade sur jardin est inclus dans l’École, il a été construit à l’origine par F.Mansart (1640) et acheté par l’État en 1883 afin d’agrandir l’École .

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La Place Furstemberg voulue par la cardinal de Furstemberg donne accès au palais  abbatial de St Germain des Prés à partir de la rue Jacob. Aujourd’hui elle permet d’accéder aussi au Musée Delacroix situé au n°6 de la place.

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A partir de la rue de l’Abbaye vers les rues de la Petite boucherie et de l’Échaudé on peut encore découvrir les dispositions anciennes du paysage urbain.

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Rue de l’Abbaye, la façade de l’ancien palais abbatial de St Germain des Prés (1586-1590) maintes fois restaurée jusqu’à dernièrement en 1976.

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57 Rue de Seine à l’intersection avec la rue Jacob: l’hôtel Varin et son comble à la Mansart (P-J Varin Arch.1740) les deux premiers étages sont remarquables par les fenêtres à anse de panier sculptées.

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Angle rue Mazarine-rue Jacques Calot les anciens Ateliers Extérieurs de l’École des Beaux-Arts ( H-G Expert Arch.1931-1933). Les poteaux en retrait de la façade permettent le développement maximal de l’éclairage naturel pour les ateliers avec mezzanines.

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Carrefour St Germain-Odéon, quelques façades fin du XVIIIè aux toits mansardés. La rue qui remonte vers le carrefour de l’Odéon et la place de l’Odéon n’a été percée qu’au XIXé.

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91 boulevard Saint-Germain devant la place Henri Mondor: immeuble de bureaux (L. et R.Michaux Arch. 1928). Les grands ensembles vitrés permettent la luminosité des espaces intérieurs.

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56 boulevard Saint-Germain, l’ancienne École Spéciale des Travaux Publics (J. Cholet et J-B Mathon Arch.1936). Il faut noter une forte influence hollandaise dans un certain nombre de bâtiments publics, en particulier les écoles, construits durant ces années.       Ici, aux verticalités ponctuant la façade sur le boulevard répondent les horizontales sur le retour de la rue Thénard .

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Place Marcelin-Berthelot l’extension du Collège de France (A.et J.Guilbert, A.Leconte Arch. 1928-1939) ces architectes qui ont réalisé les laboratoires de l’École Normale Supérieure à la même époque reprennent inlassablement les principes mis au point par les frères Perret sans apports personnels particuliers.

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29 rue Jean de Beauvais, immeuble de logements (J.Le Couteur et J. Prouvé Arch.1950),sur ce terrain d’angle l’immeuble développe un appartement par étage avec un plan libre, mono-orienté et des vues échappées vers la rue des Écoles.

Panneaux en alu nervuré et ensemble porte d’entrée par Jean Prouvé.

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La remontée de la rue Saint-Jacques coupe la rue Soufflot et permet de profiter d’une vision temporaire du Panthéon dont l’habillage du dôme fait un clin d’œil involontaire à la pagode Hsinbyume de Mingun ( Myanmar).

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174 rue Saint-Jacques, immeuble d’habitations ( P.Tournon Arch. 1931), dans ce quartier historique l’écriture de cet immeuble à la structure lisible avec ses loggias individuelles rappelle qu’à toute époque l’expression des recherches est bénéfique, contredisant les partisans d’une ville figée qui serait transformée en musée.

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Angle rue Saint-Jacques et rue des Fossés Saint-Jacques.

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195 rue Saint-Jacques, l’Institut Océanographique / Maison des Océans ( H-P Nénot Arch.1911), cet institut fut crée par Albert Ier de Monaco. La tour crénelée, les bossages de pierres et les appareillages de briques par ce Prix de Rome qui a remporté en 1927 le concours du Palais des Nations de Genève contre Le Corbusier, une « référence « dans le pittoresque !…

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